La parole libère-t-elle vraiment ?

Les chaînes qui nous empêchent d’avancer

Je reviens à la création de ce blog (plus d’un an après !!) , où je posais la verbalisation d’un mal être comme la prise de conscience et le début de la résolution du problème (premier article de présentation du blog) .

Je ne remets pas en doute ce travail, mais c’est beaucoup plus complexe qu’un coup de baguette magique. Je pense que des mots sans le lien avec les émotions et les souvenirs d’un épisode pénible ne permettront pas l’amélioration de l’état psychique. Des mots vidés de leur sens, comme des coquilles vidés, ne permettront évidemment pas un travail psychique.

Travail d’analyse douloureux

J’ai entendu lors de mon après-midi à l’hôpital une patiente parler d’un événement douloureux de son passé, sûrement à l’origine de ses souffrances physiques. Elle donne le nom de l’événement, pourrait même détailler ses souvenirs, mais n’y relie aucune émotion. Cela donnait l’impression qu’elle s’était fabriquée un bouclier entre son corps (ses émotions) et son esprit. Elle a aussi exprimé cette douleur psychique à en parler, les mots ici ressassés brassaient tellement cette douleur qu’elle aurait préféré ne pas en reparler. L’épisode ne renvoie à aucune émotion exprimée, et cela la fait souffrir psychiquement et physiquement. Une analyse est douloureuse. Parler fait mal. Comment alléger cette souffrance ?

Des pratiques thérapeutiques intégratives

Cela me questionne parce que cela implique non pas 1 pratique thérapeutique, mais des pratiques thérapeutiques qui s’adapteraient aux difficultés du patient. Le chemin à parcourir ne sera pas le même dans le cas d’un traumatisme que dans le cas d’une répétition d’échecs par exemple.

Dans le cas de cette femme, son expérience de rapprochait plus d’un événement traumatisant. J’imagine qu’ici le travail sera de l’ordre de la recherche de l’apaisement, dans l’atténuation de sa douleur psychique. Et paradoxalement, la réelle prise de conscience de son vécu sera terriblement douloureux, au risque que la patiente stoppe le travail. L’approche doit-elle être moins frontale ? Faut-il ici rechercher des moyens d’améliorer la situation de la patiente par des biais, des petits pas moins douloureux qu’une escalade de prise de conscience globale?

Le rôle du thérapeute est bien d’alléger les souffrances du patient. Ce paradoxe (faire du mal pour du bien) est temporaire, plus ou moins long, et je m’aperçois, peut-être difficile à porter.

 

 

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